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SÉCHERESSE OCULAIRE

SÉCHERESSE OCULAIRE

Les yeux secs sont un symptôme fréquent, souvent témoin d’une anomalie chronique.

La prise en charge symptomatique et étiologique est nécessaire pour une préservation de la cornée.

Le Dr MARTY et le Dr GOMART vous proposent un bilan diagnostique complet pour adapter au mieux votre traitement.

Si vous avez des questions ou souhaitez discuter d'une opération, n'hésitez pas à prendre rendez-vous avec votre médecin spécialiste :

La sécheresse oculaire : une maladie du film lacrymal répandue

La sécheresse oculaire est un trouble très fréquent qui semble bénin à première vue mais qui peut avoir des répercussions plus ou moins importantes sur la qualité de vie s’il n’est pas traité convenablement.

Les yeux secs peuvent nuire à certaines activités, comme travailler sur l’ordinateur, lire, regarder la télévision ou bien conduire la nuit. Il est important de ne pas laisser cette anomalie progresser et d’en parler à votre ophtalmologiste pour éviter que les symptômes ne s’aggravent. Cette pathologie peut en effet entraîner une baisse de la vision significative et un risque accru d’infection.

Selon les études, le nombre de personnes atteintes varie de 5 à 35% de la population générale ce qui en fait une pathologie fréquente.

Le diagnostic de sécheresse oculaire est parfois difficile car l’examen clinique peut être presque normal alors que le patient présente de nombreux symptômes.

Il existe des solutions pour soulager les symptômes tout en recherchant l’origine de la sécheresse oculaire et les facteurs qui l’ont favorisée.

Les symptômes d’une diminution de production de larmes

Il existe deux grands types de glandes fabriquant les larmes:

  • Les glandes de Meibomius situées dans les paupières produisent en permanence la composante grasse des larmes qui sont étalées sur la surface de l’œil par l’action du clignement des yeux. Elle permet la stabilité des larmes et limite leur évaporation.
  • La glande lacrymale principale qui fabrique l’eau des larmes.

La sécheresse oculaire peut être due à :

  • Un déficit en larmes (manque de larmes) : plutôt rare et s’intègre dans des maladies associées (syndrome de Gougerot)
  • Une hyper-évaporation des larmes (mauvaise qualité des larmes) du fait d’un dysfonctionnement des glandes de Meibomius
  • Une atteinte mixte

Dans tous les cas, la surface oculaire n’est plus protégée, les larmes s’évaporent, ce qui provoque l’asséchement.

Selon la gravité de vos symptômes, votre ophtalmologiste décidera du traitement le plus adapté.

La sécheresse oculaire peut se manifester de différentes manières :

  • Sensation de corps étranger dans l’œil ou de sable
  • Picotement, rougeur, démangeaisons
  • Larmoiement excessif
  • Yeux collés le matin au réveil
  • Vision fluctuante au clignement
  • Photophobie (gène à la lumière)
  • Fatigue des yeux
  • Difficultés dans les activités quotidiennes

Déterminer les facteurs responsables

De nombreux facteurs peuvent être à l’origine de votre sécheresse oculaire. Il est essentiel de les déterminer pour pouvoir vous proposer un traitement adapté.

  • Blépharite (inflammation des paupières): la plus fréquente
  • Pollution, fumée de cigarette, air climatisé, vent…
  • Âge, sexe féminin
  • Ménopause
  • Pathologies cutanées (acné)
  • Prise de médicaments (antidépresseurs)
  • Port de lentilles
  • Usage prolongé de la TV ou de l’ordinateur
  • Maquillage excessif
  • Allergie
  • Carence en vitamine A
  • Après une chirurgie oculaire

Il est nécessaire d’effectuer un interrogatoire précis ainsi qu’un examen clinique avec différentes mesures du temps d’évaporation des larmes, de la quantité de sécrétion des larmes et analyse des paupières. Le retentissement du syndrome sec sur la cornée sera également évalué via des scores de gravité (kératite, ulcère,…) et la sensibilité cornéenne sera testée.
Des examens complémentaires peuvent être proposés (meibographie, interferométrie, OCT, abérrométrie) pour déterminer les facteurs mis en cause et porter un diagnostic précis sur le type de sécheresse oculaire afin de vous proposer le traitement le plus adapté.

Une prise en charge étape par étape

Après avoir évalué la gravité et les causes de votre sécheresse oculaire, le traitement adapté pour soulager vos symptômes et corriger ce problème particulièrement invalidant pourra être proposé.

Massages et larmes artificielles : la base du traitement

Le traitement peut se limiter à l’instillation de collyre ou de larmes artificielle sans conservateurs. Il peut également s’avérer nécessaire de déboucher les glandes de Meibomius, responsables de la production des larmes.

Pour y parvenir, un massage des paupières matin et soir est recommandé. Les techniques et les gestes à réaliser pour que le massage soit efficace sont précisées. Il est également possible d’avoir recours à des machines spécifiques pour améliorer le fonctionnement de ces glandes (lipiflow, lumière pulsée,…).

Modification de vos habitudes de vie pour limiter l’affection

Nous vous conseillons dans un premier temps d’éviter les facteurs de risques et d’adopter certaines habitudes pour réduire voire faire disparaître les symptômes.

  • Réduire votre exposition à l’ordinateur, la TV et la lecture, activités qui limitent le clignement des yeux
  • Exercices de clignement
  • Éviter les endroits chauds, secs ou climatisés
  • Arrêter de fumer
  • Dormir suffisamment
  • Boire beaucoup d’eau
  • Adopter un régime alimentaire riche en acides gras

Le traitement par lumière pulsée

Ce traitement est non invasif et indolore. Trois séances espacées d’environ quinze jours à un mois sont nécessaire. Le traitement va se dérouler en deux phases et prendra environ une demi-heure.
La première phase s’appelle OPE® : il s’agit d’une lumière polychromatique, qui sous l’effet d’impulsions thermiques, stimule les glandes de Meibomius. La lumière appliquée sur 5 zones autour de l’orbite va stimuler la contraction des glandes afin de produire des larmes de bonne qualité pour réduire l’évaporation du film lacrymal.


La deuxième étape appelée LIGHT MODULATION® est une technique de photobiomodulation (technique utilisée couramment en dermatologie, dentaire, etc…). Un masque délivrant une lumière douce sera appliqué sur le visage pendant 15 minutes. Il produira une chaleur sur les paupières pour faciliter l’écoulement du composant huileux des larmes contenue dans les glandes de Meibomius.

Les massages palpébraux

Ce sont des solutions efficaces  pour déboucher les glandes lacrymales et réactiver leur production. Ils sont indispensables dans le traitement de la blépharite (inflammation des paupières). Ils se déroulent en 3 étapes:

  • application de chaleur sur les paupières pendant 5 minutes (via un masque ou un gant de toilette)
  • massage des paupières pour extraire le meibum contenu dans les glandes
  • essuyer le bord libre des paupières (avec des compresses qui peuvent être imprégnées)

Rapide (10 minutes) et indolore, ces moyens simples peuvent améliorer notablement les symptômes.

Le traitement par lumière pulsée

En fonction des résultats et en association aux traitements de première intention, on pourra prescire:

  • des collyres anti-inflammatoires en cure ou dispensés par la pharmacie hospitalière
  • des bouchons méatiques
  • du sérum autologue,
  • une lentille thérapeutique ou un verre sclérale
  • une greffe de membrane amniotique ou une tarsorraphie pourront être proposées en cas de complication cornéenne sévère.

Une prise en charge psychologique peu également être un complément dans la prise en charge des syndromes secs très sévères.

Il est important de comprendre qu’il s’agit d’une maladie chronique et que les effets du traitement ne se verront qu’après plusieurs mois.

Focus sur la paupière: Orgelet ou chalazion ?

Paradoxalement l’orgelet est bien plus connu des patients alors qu’il est moins fréquent que le chalazion. Ces deux pathologies touchent la paupière. L’orgelet correspond à une infection de la racine du cil (folliculite). On peut voir un point blanc centré par un cil. Le chalazion est une boule due à une glande de meibomius bouchée.

On peut palper une collection inflammatoire, plus ou moins douloureuse dans la paupière. A la différence de l’orgelet, il n’y a pas de cil à l’intérieur. Son traitement consiste à réaliser des soins de paupières pour déboucher les glandes et l’application d’une pommade antibio-corticoide.